Après avoir arnaqué au Bénin, Dennis Adoum s’installe au Congo

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L’homme d’affaires tchadien dont les nouveautés autorités du Niger viennent d’annuler le passeport diplomatique qui lui avait donné le déchu Mohamed Bazoum est au cœur d’un autre scandale financier au Congo. Il est reproché à Dennis Adoum d’avoir obtenu de façon opaque le marché de scanner à rayon X au port autonome de Pointe-Noire. Au Bénin, l’homme d’affaires n’a pas laissé des bons souvenirs et interdit de séjour pour des faits d’escroquerie en bande organisée.

Les Congolais à leur tour découvrent le vrai visage de l’homme d’affaires tchadien Dennis Adoum qui chante partout son panafricanisme, mais se plaît à escroquer des pays africains. Il l’a fait en Côte d’Ivoire avec le projet de la construction de la gare routière d’Adjamé, à Conakry avec le scanner à rayon X, au Togo dans l’affaire de la numérisation de la télévision.

En 2015 à Cotonou, l’armée venait de faire savoir au gouvernement béninois qu’elle suspectait une complicité sur sa principale installation de communication élargie à tout le territoire. Générale d’Afrique qui avait le marché de télécommunication défense pour l’armée aurait, selon une expertise militaire interne, « utilisé du matériel frelaté et inadapté » pour les installations. Mais ce qui enflammait les autorités militaires, c’était une faille « volontaire » qui permettait des fuites sur la communication. La grande muette interprète cela comme « une trahison grave et une atteinte à l’intégrité de l’Etat« . Le ministre Akplogan piquait une colère et exigeait, non seulement, le départ « immédiat et sans conditions de l’entreprise et de ses responsables » mais aussi « le remboursement intégral de la somme perçue« . Il aura gain de cause.

Depuis, Adoum et ses acolytes évitent soigneusement ce pays voisin et préfèrent à d’autres pays africains dont le Congo actuellement où il sévit au port autonome de Pointe-Noire.

Un Pdg lui aussi, dispersé, enfin, multinational dans l’âme plutôt, originaire de Djibouti et du Tchad, il est franco-américain, mais aussi Malien. Ah oui, n’oublions pas qu’il est un Touareg (ethnie présente autour du Sahel) alors partout où il y a Sahel, il peut en détenir la citoyenneté.

Usant sa même technique, Dennis Adoum a mis dans sa poche quelques autorités du Congo qui lui ont cédé de gré à gré le marché de scanner à rayon x au port de Pointe-Noire. Le ministre du commerce de pays qui a eu vent des mésententes entre Adoum et les usagers a suspendu le contrat pour diligenter une enquête.

Mais tout de suite, il a été contredit par le directeur de cabinet du ministre des finances et de l’économie qui a autorisé à l’homme d’affaires Tchadien de poursuivre ses activités.

Il est évident d’entrée de jeu que Dennis Adoum bénéficie de la protection et soutien au sein du ministère des finances et de l’économie qui permet à sa société de se faire payer à l’île Maurice en utilisant une société écran locale. Le même ministère a sommé désormais les sociétés pétrolières à s’acquitter de leurs impôts et paiement via les banques congolaises locales.

Non seulement Global Accès a bénéficié d’un prêt d’une banque congolaise pour financer son investissement, elle exige de se faire payer en Euro dans un compte offshore logé à l’île Maurice échappant à tout contrôle congolais. La partie congolaise a cédé gratuitement trois scanners à Global Accès jetant ainsi le doute sur la solvabilité financière de cette société qui est contrainte d’appliquer les tarifs les plus chers de scannage en Afrique (137000frs pour un TC40).

D’autre part, comme l’écrivent nos collègues du média en ligne Oeildafrique.com , il sied de souligner comme autre fait , l’investissement du concessionnaire minime alors que les recettes de cette taxe sont estimées à 20 millions d’euros par an, avec plus de 100 milles conteneurs  par an (et non 30 000 comme avancé par la société Global Accès )

 Au regard du prix évoqué, les scanners sont remboursés en un an, ce qui est inconcevable et qui justifierait un prix plus raisonnable . Le service payé à l’étranger auprès des armateurs alors que les marchandises ont pour destination finale le port maritime de Pointe-Noire au Congo, ce qui contrevient à la réglementation des changes en zone Cemac.

La nature juridique de cette convention entre Ida Holding, société non inscrite au Congo mais représentée par Global Accès dans cette opération ouvre une grande voie aux supputations de tout genre. L’exigibilité et la collecte de la taxe est assurée par les sociétés de transport maritime, en euro et concerne l’ensemble des marchandises importées et exportées, à l’encontre des textes en vigueur en matière de douane.

 Somme toute , au cours de la phase opérationnelle du projet, le concessionnaire sera jugé comme un maçon au pied du mûr. Ainsi, nous observons, après avoir fait le tour de la question, que le secteur productif et de croissance économique structurellement gangrené par la corruption, concentre toujours l’essentiel des projets. Des sociétés offshores aux traditionnels pots-de-vin, en passant par les prises de participation de sociétés-écrans dans les filiales des grands groupes étrangers, les terrains d’entente entre entreprises et pouvoirs sont multiples. Avec toujours le même objectif : garantir un niveau de rémunération du capital investi qui reste, sur le continent africain, bien plus élevé que partout ailleurs dans le monde.

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