ZOOM SUR LES FEMMES D’EXCEPTION : ANTOINETTE SAYEH, AU FMI

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Nous sommes de l’époque où les femmes et les hommes sont égaux en droit, tel peut se traduire littéralement le thème 2020 de la journée internationale des droits de la femme célébré chaque 8 mars. Cette année et pour célébrer ces dames qui se décomplexent et qui osent impacter le monde en s’éloignant de la pensée commune et de tous clichés machistes et patriarcaux, la rédaction de Reporter Benin Monde se propose de mettre en lumière certaines d’entre elles. Pour cette première partie, nous nous sommes intéressés à une intellectuelle chevronnée, une dame de principe qui au prix de ses valeurs et sa compétence s’est hissée au poste de numéro 2 du Fonds Monétaire Internationale (FMI). Allons donc à la découverte de la toute nouvelle Directrice Générale Adjointe du FMI, Antoinette SAYEH.

Tout la prédestinait à une carrière aussi fulgurante et distinguée au Libéria au regard de son parcours académique, mais c’est bien loin du Liberia qu’elle fera le clair de sa carrière professionnelle, cette native de Monrovia (capitale du Libéria, ndlr). Après son baccalauréat, la jeune Antoinette aux grands rêves décide de poursuivre ses études aux Etats-Unis où elle obtint une licence en économie au Swarthmore College, en Pennsylvanie . Toujours animée par le désir d’apprendre pour servir l’Afrique, elle poursuit ses études à la Fletcher School of Law and Diplomacy, au sein de l’université Tufts dans l’Etat du Massachussetts, où elle sort nantie d’une maîtrise et d’un doctorat en relations économiques internationales. Apte pour venir bouger les lignes sur le continent africain, elle rentre dans un pays en proie à une instabilité ce qui très tôt la contraint à l’exil. Durant ses années d’exil politique, elle travaille pour différentes institutions internationales dont la Banque Mondiale, pendant 17 ans, en tant que directrice pays pour le Bénin, le Niger et le Togo, ainsi que sur la gestion des finances publiques et la réforme de la fonction publique au Pakistan . En Janvier 2006, elle est nommée ministre des finances au sein du cabinet de la présidente libérienne Ellen JOHNSON SIRLEAF (première femme présidente en Afrique) , la deuxième femme dans l’histoire du Libéria à occuper ce poste (la première étant d’ailleurs Ellen JOHNSON SIRLEAF). Engagée pour l’autonomisation des femmes à travers ses actes et l’orientation de ses politiques sociales envers cette couche dans un état où tout était à reconstruire, elle fut remarqué et devint en 2007 membre du conseil consultatif de haut niveau du Groupe de la Banque Mondiale sur l’autonomisation économique des femmes, un conseil présidé par Danny Leipziger et Heidemarie Wieczorek-Zeul. En 2008, elle quitte le gouvernement libérien, pour prendre au FMI le poste de Directrice du Département Afrique, poste auquel elle succède au très réputé rigoureux béninois  Abdoulaye BIO TCHANE (actuel ministre du plan et du développement du Bénin, ndlr) et conduit les relations entre le FMI et les états africains membres de ce Fonds jusqu’en 2016. Depuis 2016, Mme SAYEH est membre émérite du Center for Global Development (CGD).

En tant que ministre des finances au lendemain du conflit que le Liberia avait connu, Antoinette SAYEH a piloté avec succès l’apurement des arriérés cumulés sur une longue période, de la dette multilatérale du pays. Elle avait, en outre, géré les négociations avec le Club de Paris et œuvré à l’élaboration de la première Stratégie de Réduction de la Pauvreté. « Ce faisant, Mme SAYEH a considérablement renforcé les finances publiques du Liberia tout en promouvant la réforme de la gestion des finances de l’Etat », selon un communiqué du FMI.

C’est donc cette dame de rigueur qui est devenue depuis le 16 Mars dernier, la toute nouvelle Directrice Générale Adjointe du Fonds Monétaire International (FMI). C’est l’actuelle dirigeante du FMI, Kristalina GEORGIEVA (la remplaçante de la française Christine LAGARDE, appelée à prendre le gouvernorat de la Banque Centrale Européenne), qui a elle-même proposé cette nomination après le départ de la Directrice Administrative, Carla GRASSO, annoncé début Février 2020. Une preuve que la compétence est aussi féminine et qu’elles sont nombreuses ces dames, intellectuelles du secteur public ou privé, capitaines d’industrie, commerçantes, humanitaires, paysannes, etc qui de par leurs actes impactent positivement leur communauté, communauté à laquelle elle dédient parfois leur existence. Toutes ces femmes leaders qui, malgré le contexte social s’imposent méritent d’être célébré et révélé à la face du monde.

Serge DONNOU_Reporter Bénin Monde

 

 

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