COVID 19 : UN APPEL À LA PROTECTION DES AÎNÉS ET AUTRES PERSONNES VULNÉRABLES

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Pour éviter la crise sanitaire liée au Coronavirus, Appel à la protection de nos aînés et autres personnes vulnérables

Ce mercredi 18 mars, Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) annonçait que « le meilleur conseil pour l’Afrique est de se préparer au pire et de se préparer dès aujourd’hui … ». Nos capacités de soins limitées et particulièrement en réanimation ne peuvent supporter une explosion de cas de cette maladie virale. Ce qui exige de tous, une meilleure application des mesures d’hygiène en vue d’une riposte adéquate à cette nouvelle épidémie, devenue officiellement une pandémie depuis le 11 mars selon l’OMS. La protection des aînés et autres personnes vulnérables doit-être la priorité des tous.

Par Nonvignon Marius KEDOTE

Pendant deux (2) mois, les Africains sont restés dans le déni total face à une épidémie qui se répandait inexorablement en Chine dans un premier temps et dans le monde occidental dans un second temps. Paradoxalement, il a fallu quelques cas sur le continent pour transformer l’état de déni en peur et angoisse. Cette peur n’est pas sans conséquences. Elle a déjà généré des comportements incontrôlables dans les pays occidentaux dont le plus alarmant reste la ruée dans les pharmacies pour vider les stocks de masques et les cas de vols des masques de protection dans les hôpitaux. Selon l’OMS, ces comportements incontrôlables mettent en danger le personnel soignant et toute la population en général. Malgré les conséquences humaines, psychologiques, socio-économiques et sanitaires de la pandémie, ne nous laissons pas gagner par la panique. Ayons le courage de dire NON à la peur de ce virus et préparons-nous à éviter le pire dans les prochaines semaines. Comment chaque citoyen doit se préparer pour éviter le pire ? La protection des aînés et autres personnes vulnérables doit-être la priorité de tous. En effet, on peut retenir des rares études publiées à ce jour, que les patients souffrants de comorbidité, association de maladies, sont les plus vulnérables face à l’épidémie. Parmi ces troubles, on peut citer les maladies cardiovasculaires, le diabète, l’hypertension, les maladies respiratoires chroniques, l’insuffisance rénale, le VIH et le cancer.

« Cette vulnérabilité justifie l’importance de les aider et de les accompagner au nom de la dignité reconnue à chaque être humain quels que soient son âge et son état de santé. »

C’est ce qui explique que plus de 80% des personnes décédées en Chine avaient plus de 60 ans (CDC chinois). Le premier cas de décès officiellement notifié en Afrique subsaharienne, une femme diabétique de 62 ans, confirme la tendance. La fragilité de nos aînés les place en situation de vulnérabilité une fois contaminés. Les aînés et autres patients souffrants de maladies chroniques paieront donc le lourd tribut de cette maladie virale. En fait, les atteintes fonctionnelles s’accumulent au point de prendre des formes complexes chez ces catégories de personnes qualifiées de «vulnérables » tant sur le plan physique qu’au niveau cognitif. Une telle situation soulève divers défis dans la situation de pandémie de COVID-19. Cette vulnérabilité justifie l’importance de les aider et de les accompagner au nom de la dignité reconnue à chaque être humain quels que soient son âge et son état de santé. Par ailleurs, plus de 80% des personnes infectées en Chine ont des formes bénignes ou asymptomatiques de la maladie. Cela suppose aussi que les jeunes, les enfants et les adultes en relative bonne santé, ont un risque plus faible de morbidité et de décès en cas de contamination. Cependant, ces personnes asymptomatiques qui seront difficiles à détecter dans nos contextes, faute de capacités diagnostiques, peuvent transmettre le virus. C’est aussi pour cette raison que les autorités sanitaires nationales et internationales redoublent d’efforts pour sensibiliser et implémenter les mesures d’hygiènes à adopter par toute la population qui doit se prémunir pour protéger les plus vulnérables dans la société.

Respectons notre obligation morale de bienfaisance vis-à-vis des personnes du troisième âge et autres personnes vulnérables en prenant plutôt des mesures adéquates pour mieux nous prémunir individuellement. Ainsi, évitons le contact avec les seniors et les personnes malades. Accompagnons-les à bien appliquer les consignes d’hygiène qui sont aussi valables pour nous tous. En cas d’apparition de symptômes du coronavirus (toux et une forte fièvre avec ou sans difficulté respiratoire) en particulier chez les aînés et les malades chroniques, évitons l’automédication. Surtout ne prenons pas d’anti-inflammatoires comme l’ibuprofène et contactons immédiatement les numéros du SAMU : 95361104 et 95361102. Lavons nos mains correctement avec du savon le plus souvent que possible selon les indications de l’OMS. Préférons le lavage des mains à l’eau et au savon ou à défaut, utilisons du gel hydro-alcoolique. Désinfectons régulièrement les surfaces et les objets du quotidien avec lesquels nous sommes souvent en contact (portable, ordinateur, clés) car cela peut annuler l’effet du lavage des mains. Arrêtons de nous embrasser, de nous faire des accolades et de nous serrer la main. Toussons et éternuons dans le creux de notre coude ou dans un mouchoir jetable. Évitons les lieux très fréquentés, c’est-à-dire les endroits
où se regroupent des dizaines de personnes. Ces mesures de prévention reprennent essentiellement celles édictées par nos autorités en mettant l’emphase sur les personnes vulnérables. Également, respectons rigoureusement toutes les mesures de confinement et les restrictions prises par le gouvernement en vue de la protection de la collectivité. En effet, ces mesures limitent la propagation du virus et le nombre de contaminations.

Eviter l’overdose de rumeurs
Enfin, je recommanderai vivement une exposition à de meilleures sources d’informations afin d’éviter l’overdose de rumeurs. Il est certain que les réseaux sociaux et certains médias contribuent à la psychose générale ambiante en déversant à volonté des informations anxiogènes. Malgré la horde
d’informations quotidiennes, il y a peu de certitudes scientifiques véhiculées par les réseaux sociaux. Informez-vous exclusivement par les canaux fiables à savoir les communiqués et rapports du gouvernement https://www.gouv.bj/coronavirus Rapport-de-situation-sur-les-coronavirus) et les rapports scientifiques ou avis de l’Organisation Mondiale de la Santé (https://www.who.int/fr)ou des Centres américains de Contrôle et de Prévention des Maladies (https://www.cdc.gov/)

En conclusion, comme l’a souligné le Président de la République Patrice Talon dans son post publié sur sa page Facebook le 15 mars dernier, l’application des mesures préventives est une question de responsabilité individuelle et collective.
Ensemble, endiguons l’épidémie dans notre pays pour continuer de profiter de nos personnes vulnérables au nouveau coronavirus, COVID-19.

Enseignant-chercheur à l’Institut Régional de Santé Publique, Comlan Alfred
Quenum (IRSP-CAQ) et Coordonnateur Régional de la Chaire Ecosanté de la
Communauté de Pratique Ecosystème et Santé pour Afrique de l’Ouest et du Centre (CoPES-AOC)

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